Distribution de bouffe quai Jemmapes le 14.01.2007
Communiqué FOOD NOT BOMBS : Distribution de bouffe Quai de Jemmapes le 14/01/07
Une fois terminée la distribution habituelle à la Gare du
Nord et considérant qu’il restait encore de la nourriture, le collectif FNB a
pensé à rendre visite aux habitantEs du camp des Enfants de Don Quichotte,
installé au niveau du quai de Jemmapes.
Les tables furent installées sur le trottoir contre le mur,
et les gamelles de légumes (tendrement cuisinés) y furent déposées. Cela
s’avèrera poser problème pour des raisons complètement obscures au départ.
Nous avons commencé à distribuer ces repas chauds aux SDF.
Très rapidement, un dénommé Jean-Baptiste (qui se présentera
tout d’abord comme « le frère d'Augustin », pour ensuite se déclarer
« chef » ou encore « responsable de tout ce bordel ») est venu interpeler
certains d’entre nous, cherchant vainement le « responsable » du FNB.
C’était perdu d’avance...
Au fur et à mesure que le temps passait et que les
discussions avançaient – et que nous continuions en même temps la distribution,
le ton changea. Il était clair que -le dit- Jean-Baptiste était loin d’être
content de notre présence, ce qui au regard de notre action sur place peut
surprendre.
Il nous reprochera d'abord de ne pas avoir demandé son
autorisation, pour finalement s’énerver au nom de la défense des riverains. On
bloquait la voie, parait-il.
Est-ce que nos différends valaient l’intervention des gros
bras musclés et particulièrement haineux du dénommé « service
d'ordre » -certains munis de barres en fer ? Outre les remarques
homophobes, insultes et menaces, on nous a qualifié de « sales gauchistes ». Un
SDF qui nous soutenait ouvertement, s'est fait menacé de mort à plusieurs
reprises par ce même service d'ordre, soi-disant chargé de la sécurité des gens
du campement.
Durant les deux heures de présence, une soixantaine de repas
furent servis et beaucoup d’échanges sympathiques avec les SDF. Eux semblaient
plutôt contents de nous voir, de manger un repas chaud (végétalien et plein de
vitamines) en plein mois de Janvier, alors que la Chorba ne peut venir que le
soir, et que beaucoup avaient faim.
Le « camp » des Enfants de Don Quichotte est géré
par des leaders désignés (la famille LEGRAND), appuyés par des vigiles : à
moitié SDF, à moitié issus d'entreprises privées.
Cette autorité est renforcée par des traitements différents
entre les habitants du campement et l’impossibilité pour certains d’exprimer
leur désaccord avec les choix imposés.
C'est pourquoi nous ne reviendrons pas, malgré l'invitation
polie finalement exprimée par « Jean-Baptiste ». En effet, leur idée
de la gestion est clairement aux antipodes de notre vision de l'autogestion et
de l'autonomie d'une lutte.